
Non pas des poèmes mis en musique mais de vraies chansons : des textes écrits pour être chantés...
Excepté "Le Veilleur" (1959) ", "...entre les barreaux morts" et "Il y a" (1962) toutes ont été écrites et composées en 1971. Il y avait une véritable envie d'essayer ce média et en même temps la conviction qu'il était à même de véhiculer des messages politiques, notamment écologiques ; c'est en particulier le cas de "Vive la vie" dont une citation : "Attention, ça commence déjà !" (prémonitoire de l'état actuel de notre planète), a donné son titre à une maquette de disque 33 t réalisée par Pascal et Thierry Adt et très appréciée en privé par deux éditeurs... qui n'ont pas voulu prendre le risque de diffuser "un truc qui va choquer"... Encore ne leur avait-on pas présenté des textes plus radicaux comme "Les hommes de la banlieue" ou "Faites-le vous-mêmes" qui témoignaient de la réalité sociale d'il y a plus d'un demi-siècle. Mais des chansons comme "Pile ou guerre" ou "Vive la vie" (un peu "rap") ou "La pêche à la sourdine" auraient pu être écrites aujourd'hui. Voici les textes de 12 chansons.
"Attention, ça commence déjà" : 1°) Maquette de la pochette du disque - 2°) "Vive la Vie ! " (29.04.1971) 3°) Partition de "Vive la Vie !" - 4°) "Social-traitre" (2.05.1971) - 5°) "Oui, eh ben...non !" (30.05.1971).
Autres chansons : 6°) " Pile ou guerre" ! (06.1971) - 7°) "La pêche à la sourdine" (28.06.1971).
8°) "Les enfants disent à mi-voix..." (22.06.1971).
..nostalgie, humour et radicalité : 1°) "Le veilleur"! (09.1959) - 2°) " Entre les barreaux morts..." (05.1962)
3°) "Il y a..." (03.1962) - 4°) "Bonne nuit, les vessies..." (04.06.1971) - 5°) "Mon éléphant" (26.04.1971)
6°) "Le fond de l'air est tiède" (23.10.1971) - 7°) "Les hommes de la banlieue..." ( 26.04.1971) - 8°) " Faites-le vous-mêmes!" (02.08.1971)
Écoutez : VIVE LA VIE !
Instruments et voix : Pascal & Thierry ADT
Écoutez : JE SUIS UN SOCIAL-TRAITRE
Guitare et voix: Thierry Adt

Entre le texte d'un long poème en prose et celui d'une nouvelle ou d'un court récit, la différence est ténue :
ce sont ces textes que Pascal préfère appeler des "chroniques". Dans le recueil "Dans trente secondes : l'été !", il ya par exemple, pages 99 et 100, "La vie à la campagne" (texte d'ailleurs extrait d'un récit plus long) ; ou "Entre les dents", pages 51 à 54 ; ou encore : "Depuis si longtemps" pages 81 et 82 , "L'écart : un hiver d'adolescence" pages 114 à 117,"Travelling", pages 109 à111. Mais dans le tiroir aux inédits reposent depuis 1962 "RENDEZ- VOUS D'OCTOBRE", 3 pages, et un récit au féminin de 13 pages : "L' ANNÉE DERNIÈRE".
Et dans le classeur aux works in progress mûrissent trois dossiers :
CARTES POSTALES
Ce texte délirant de 1973 est terminé mais c'est un brouillon à re-saisir : il est dactylographié en simple interligne sur un rouleau de papier de 140 cm x 21 cm. C'est un soliloque à épisodes qui part d'une paraphrase d'un texte de Chaval, paraphrasant lui-même le "Monsieur Seguin n'avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres..." de Daudet. On devine à quel point c'est simple.
LA LÉGENDE D'AUDETTE
Ce long récit "historique", à achever, entremêle le site de Bénodet, la Bretagne au 11ème siècle, en 1917 et de nos jours, Abélard, le barde Alan Stivell, le peintre viennois Adolf Shickelgruber, Guillaume Roi d'Angleterre, son fils Robert Courteheuse, les Almoravides, Alphonse VI, et bien d'autres parmi lesquels déambule Audette, qui est peut-être Odette lorsqu'elle sort de chez Proust...
LE PLAISIR SOLITAIRE
Ce titre d'un des recueils de poèmes est aussi celui d'un "feuilleton" dont un premier chapitre, sur les 10 envisagés, est rédigé. Le reste consiste en un synopsis assez détaillé. Les "personnages", qui naissent de l'imagination de... l'une d'entre eux, ne sont que des hétéronymes de l'auteur : François Bizarre, Marie Matérielle, Fernand Cortex, Jules Balatum. L'auteur s'explique :
" L'envie spécifique d'écrire un roman-feuilleton " Le plaisir solitaire" coïncide en 1971 avec un fort appétit pour le dérisoire et le sarcastique, comme rupture très provisoire avec ma tonalité habituelle.. Plaisir solitaire imageant une idée de coït avec le lecteur : c'est aussi un plaisir solidaire. Le feuilleton en a le rythme orgastique, à jamais réitérante et perfectible; étant donnée ma répulsion pour les "personnages", les deux principaux, ici, naissent des fantasmes d'une troisième (elle-même assez peu tangible, en dépit de ses prétentions à la "matérialité"), à l'occasion de jeux phonétiques assez stupides mais inducteurs d'évidences solides. Cette construction économique, HLM de l'écriture, est à plusieurs étages de récit mais un seul niveau de lecture; c'est une espèce de polar délabré , "une histoire pleine de brutes et de führers racontée par un faux clerc" comme le prétendra François Bizarre au chapitre 2 — ou "une histoire pleine de fruits et de fourrures " comme répliquera Marie Matérielle. Au chapitre premier quelques bouts de ficelle se mélangent en un sac de nœuds gordiens ; après, c'est métaphysique, évidemment ; ça règle aussi des comptes avec le Roman. " (P.F.G. 13.06.1983)